Essai Skoda Scala restylée : elle a su rester simple
En ces temps d’inflation forcenée, qu’elle soit tarifaire ou technologique, la compacte tchèque s’offre un léger restylage qui ne remet pas en question sa simplicité. Rafraîchissant.
En ces temps d’inflation forcenée, qu’elle soit tarifaire ou technologique, la compacte tchèque s’offre un léger restylage qui ne remet pas en question sa simplicité. Rafraîchissant.
En ce gris mois d’hiver dans la banlieue guère riante de Francfort, prendre le volant de ce qui s’apparente à une anonyme berline compacte à la puissance moyenne pourrait sembler une expérience des plus anodines. D’autant plus pour votre serviteur dont le métier consiste essentiellement à essayer des voitures. A disposition pour ces prochains kilomètres, un modeste 3-cylindres essence avec, à portée de main, une très conventionnelle boîte mécanique à 6 rapports. Bref, du très classique. R.A.S.
Ou plutôt si, bien au contraire. Voilà sans doute l’une des journées les plus extraordinaires de l’année. En présence d’un véhicule qui ne soit pas un énième crossover électrifié, soumis à l’automatisme et gouverné par un écran de la superficie d’une table à manger, que de simplicité revigorante !
Certes restylée, la Skoda Scala se laisse aller, sans le moindre supplément sur sa finition haute Monte Carlo, à l’agrandissement de ses affichages à bord, à l’instar de son interface multimédia s’étirant sur 9” et de son combiné numérique sur plus de 10”. Les plus soucieux des apparences argueront que c’est bien le minimum pour tenter d’égayer un habitacle par ailleurs assez austère. Encore que les nouveaux inserts de mobilier en fibres végétales réchauffent un poil l’ambiance de notre version intermédiaire Selection.
Qu’importe, cette berline s’en tient à dessein à un certain utilitarisme et croit suffisamment en ses qualités objectives pour ne pas s’égarer dans le superflu. En 4,36 mètres de long, la Scala parvient toujours à réunir une habitabilité exemplaire et un coffre immense, qui dépasse les 450 litres avant même de rabattre les dossiers de banquette arrière. Sans parler de son hayon qui profite à la facilité de chargement.
Familiale, cette Skoda apparaît aussi familière. A la conduite notamment. En présence d’une ergonomie qui laisse encore un peu de place aux boutons, comme ceux de la climatisation, et sans les éventuelles perturbations liées à une quelconque hybridation, sa prise en mains est une évidence et offre les joies simples de la conduite comme beaucoup d’entre nous la pratiquait au siècle dernier. Surtout en compagnie de la boîte manuelle. La motorisation 1.0 TSI 116 ch ici à l’essai donne toutefois accès à la transmission robotisée DSG (+1 690 €), très pertinente en cas d’utilisation essentiellement urbaine ou péri-urbaine.
Sous le capot d’une voiture dont le poids n’a pas flambé, à la différence d’une immense majorité de la production actuelle, ce volontaire 3-cylindres, au système de dépollution révisé pour un supplément de disponibilité, affiche une jolie rondeur et une vitalité suffisante. Y compris pour accrocher 200 km/h compteur sur l’Autobahn. Inutile, mais véridique.
Revers de ce pragmatisme technique, la consommation moyenne se montre très ordinaire. Voire un rien élevée si vous avez le pied aussi lourd qu’un journaliste auto tout émoustillé de retrouver une motorisation thermique, aussi modeste soit-elle…
En reposant sur la “petite” plate-forme MQB A0, plutôt digne de la catégorie inférieure, qu’elle partage avec son frangin Kamiq et autre Volkswagen Polo, cette berline compacte n’inspire pas non plus la même précision de comportement que les références du genre aux soubassements plus élaborés, telle qu’une Golf, une Peugeot 308 ou une Ford Focus. Il faut ici s’accommoder de mouvements de caisse parfois prononcés et d’une placidité rassurante. Au moins, le confort de suspension donne globalement satisfaction.
Cette modestie est la contrepartie d’un tarif qui a, certes, beaucoup augmenté depuis un début de carrière qui remonte à 2019, mais moins que celui des concurrentes… Quand elles subsistent au sein d’un registre de la familiale abordable de plus en plus délaissé.
Discrète, la Scala a su rester simple en dépit de qualités indéniables. Et ça, c’est souvent la marque des grands.
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Gamme proposée
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OPTIONS CONSEILLÉES
PRINCIPALES CONCURRENTES
En ces temps d’inflation forcenée, qu’elle soit tarifaire ou technologique, la compacte tchèque s’offre un léger restylage qui ne remet pas en question sa simplicité rafraîchissante.